Documentation professionnelle

9. Le nouveau cédérom de la BNF : documents sonores, audiovisuels, multimédias et musique imprimée

Mercredi 9 juillet, 11h15 – 12h45
Commission de catalogage,
présidente Alison Hall, Université de Carleton, Otawa
et Commission sur les documents audio-visuels,
président Antony Gordon, Bibliothèque nationale, Archives sonores, Londres

Le nouveau cédérom de la BNF :
documents sonores, audiovisuels, multimédias et musique imprimée

Elizabeth Giuliani, Bibliothèque nationale de France, Paris, Département de l’audiovisuel

Les références bibliographiques aux documents audiovisuels (1) viennent de rejoindre le catalogue BN-Opale+, devenu « multimédia ». L’étape franchie est très innovante dans le monde des bibliothèques par la quantité et la variété des ressources ainsi mises réellement en commun : décrites et indexées par un même format (Intermarc intégré) et un ensemble unique de fichiers d’autorités (Noms de personne, Collectivités, Titres conventionnels d’œuvres anomymes, Titres uniformes d’œuvres musicales, Titres uniformes d’œuvres textuelles, iconographiques, audiovisuelles, etc., Marques, Sujets).

C’est en 1992 qu’avait été décidé d’intégrer les documents audiovisuels au nouveau catalogue mis en chantier en vue de l’ouverture du nouveau site de la Bibliothèque nationale de France à Tolbiac. Toutefois on choisissait, peu après, de différer l’arrivée de ces données et de consacrer d’abord le nouveau catalogue aux imprimés des magasins. Une première étape était franchie en « coulisse », consistant à faire « migrer » dans la base Audiovisuelle de BN Opaline, où figuraient les notices des documents du dépôt légal depuis 1983, tous les fichiers bibliographiques traitant de documents audiovisuels (issus de la conversion rétrospective des fichiers manuels des origines (1911) à 1983, du récolement des supports avant leur déménagement, des acquisitions réalisées pour le haut-de-jardin) et à produire, sur un cédérom, une version accessible sur les postes publics de ce catalogue audiovisuel unifié.

Intégrer au catalogue d’une bibliothèque nationale des documents sonores et audiovisuels révèle bien les défis que présentent tous ces médias qu’on dénomment encore « non-livres » dans le monde des bibliothèques.
Les enregistrements de sons, d’images animées, les ressources électroniques, utilisent la plupart des points d’accès mis en place pour les documents imprimés (titres, auteurs, sujets, dates, langues, etc.). Ils mettent aussi en jeu des types d’informations et des concepts qui leur sont propres : ceux qui rendent compte des conditions techniques de leur réalisation et de leur lecture (et donc le choix des places adaptées à leur consultation), qui décrivent les étapes particulières dans leur élaboration telles que l’interprétation des œuvres musicales ou la production des oeuvres audiovisuelles, ou qui caractérisent les circuits de leur mise à disposition du public. C’est ainsi que sont désormais actifs des critères d’interrogation nouveaux, interprètes, producteurs, marques. En outre, ces documents rendant accessibles, d’abord, des contenus non textuels (sons, images, musique), impliquent des systèmes de classification appropriés par genre, forme ou instrumentation.
Enfin, très fréquemment, et sans cesse d’avantage par l’extension des capacités de stockage de l’information offertes par les nouveaux supports numériques, les documents audiovisuels regroupent plusieurs « œuvres ». Le catalogue permet donc d’accéder au détail des programmes ou des œuvres et d’en préciser la place dans l’économie générale du support.

La réalisation d’un système informatique unifié pour produire et consulter le catalogue multimédia des collections de la Bibliothèque nationale de France qui répond à la généralisation des technologies numériques dans le domaine documentaire devrait, d’une part, aider les chercheurs à investir de nouvelles sources et de nouveaux discours ; d’autre part, pousser les techniciens de l’information et de la documentation à désormais mettre en oeuvre un modèle élargi, structurant de manière radicalement différente l’outil qui permettrait d’accéder à tout ou partie d’un contenu « a-média ».

Laurence Decobert


  1. Les références à 850 000 documents environ : documents sonores (disques 78 t, microsillons, disques compacts et cassettes audios), vidéos (cassettes vidéos et vidéodisques), multimédias, électroniques conservés à la BnF : documents collectés au titre du dépôt légal, reçus en don ou achetés dans le Département de l’Audiovisuel de la BNF.
Imprimer Retour haut de page