7. Première session - Un point de vue méditerranéen sur les bibliothèques publiques
1. A Madrid, une bibliothèque multimédia au cœur de la vie contemporaine
Cristobal Sanchez Blesa, La Casa Encendida, Madrid
Financé entièrement par l’Obra Social Caja Madrid (Société générale de banque de Madrid), la Casa Encendida est un centre culturel et social qui regroupe de nombreux services liés à la culture, au service social, à l’environnement et à l’éducation.
Elle propose ainsi des cours, conférences, ateliers, locaux pour les artistes, sur des sujets variés tels que l’environnement ou la solidarité.
Le programme culturel de ce centre propose des animations diverses sur l’art dramatique, le cinéma, des espaces d’expositions et beaucoup d’autres moyens pour promouvoir l’expression des artistes contemporains.
La Casa Encendida a pour vocation de soutenir la création artistique des jeunes artistes en leur offrant une résidence, et représente également un lieu important de l’avant garde artistique en général.
C’est dans cet environnement riche en échanges que se situe le centre de ressources, qui se veut également bibliothèque multimédia, centre d’archives de documents radiophoniques, photographiques et multimédia.
Cette bibliothèque ne représente en fait qu’une bibliothèque au sein d’un réseau de 39 bibliothèques en Espagne.
Le bâtiment s’étend sur 6500 m2 et contient, outre la bibliothèque (450m2), 5 espaces d’exposition, un auditorium, des laboratoires de photo, radio, multimédia, un cinéma et une boutique de commerce équitable.
L’endroit fonctionne avec l’aide d’une équipe de bénévoles.
La bibliothèque est axée sur la recherche et l’accueil des enfants. Elle contient 21 000 documents, 6200 Dvds, 1920 Cds, des livres pour adultes, pour enfants, presque 3000 documents d’archives locales, une centaine de magazines, environ 260 Cd-rom.
Statistiquement, environ 1/3 des visiteurs qui fréquentent le centre culturel fréquente également la bibliothèque.
Ce lieu ouvert à tous est un lieu de rencontre interculturel, un lieu d’intégration pour les étrangers, un point d’information fiable et reconnu, un lieu unique en Espagne.
http://www.lacasaencendida.es/
Compte rendu de l’intervention : Adélaïde Kientzi
2. Médiathèques musicales publiques en France : la Médiathèque musicale de Paris au sein du réseau des bibliothèques de la ville de Paris
Anne Le Lay, Médiathèque musicale de Paris
La présentation qui suit est une tentative de traduction du power-point qui a servi de support à l’intervention d’Anne Le Lay dans le cadre de la Branche lecture publique.
Je sollicite l’indulgence du lecteur pour ne pas avoir pu rendre compte de l’humour dont Anne a su ponctuer une présentation dont la clarté a été soulignée par tous les présents.
Christian Massault
Les collections d’une bibliothèque publique en France jusqu’aux années 50 se résument à des documents imprimés, livres et périodiques.
Qu’en est-il de la musique ?
On y trouve quelques rares documents, le plus souvent dans les archives.
Au lecteur qui demandait : «Avez-vous du répertoire musical ? » il était répondu : « Non, vous trouverez cela dans les écoles de musique, dans les conservatoires, ce n’est pas pour les bibliothèques ». et « Avez-vous des enregistrements sonores ? : Non, vous n’y pensez pas ! »
Depuis que s’est-il passé ?
- 1959 : la Discothèque de France ouvre ses portes avec une collection de 60000 enregistrements sonores
- 1960 : ouverture au public pour le prêt
- 1967 : les collections sont transférées à la Discothèque de la Ville de Paris, la Discothèque de France devient un centre de conseil et formation pour les bibliothèques publiques
A propos du vocabulaire utilisé en France
Bibliothèque | Bibliothécaire |
Library | Librarian |
Discothèque | Discothécaire |
Ce mot a une double signification puisqu’en français il signifie également boîte de nuit où l’on danse !
Par cette simplification sémantique, la musique est réduite à l’enregistrement sonore et les enregistrements sonores ne sont que de la musique . Cette distinction faite entre bibliothèque et discothèque est pernicieuse et pose de nombreuses questions :
- d’un côté les documents imprimés de l’autre les non livres, alors où met on la littérature sur la musique, quant à la musique imprimée, qu’en est-il ?
Nous tirerons de ce panorama général trois observations :
- nous aimons écouter la musique et la pratiquer, donc nous avons besoin de musique imprimée
- nous voulons connaître la musique et l’étudier, nous avons donc besoin de littérature sur la musique
- les 78 tours et les 33 tours ont disparu, ce sera bientôt le tour des disques compacts, il nous faut maintenant les conserver.
La Discothèque des Halles, devenue Médiathèque musicale de Paris se divise en trois départements :
1. Archives sonores
Equipe : 8 personnes | ||
78 t | 6 000 | 4 000 numérisés en 2008 numérisation partielle prévue en 2009) |
33 t | 80 000 | |
Disques compacts | 40 000 | |
Vidéos | 1 200 | |
Partitions | 3 500 (essentiellement des réductions d’opéras chant piano) |
Pour les opérations de numérisation des enregistrements rares, la médiathèque est pôle associé de la BNF.
2. Centre de documentation
Equipe : 12 personnes | |
Livres | 10 500 (dont 1 500 livres de référence |
Périodiques | 500 titres (comprenant 170 abonnements) |
Partitions | 7000 (musique en feuille, dont 1000 à numériser en 2009 |
Travail de coopération avec le SUDOC – Service universitaire de documentation pour les périodique.
3. Bibliothèque de prêt
Equipe : 10 personnes | ||
Disques compacts | 35 600 (dont 10 000 vont être numérisés) | |
Vidéos | 2 000 | |
Livres | 12 000 | |
Partitions | 11 000 | |
Partitions de poche | 3 500 |
Accès public à l’Extranet de la Cité de la musique prévu pour fin 2008.
En résumé nous avons donc deux bibliothèques d’archives et une bibliothèque de prêt, mais où est la bibliothèque musicale de Paris ?
Dans le réseau des 58 bibliothèques publiques de Paris, la plus petite est la Bibliothèque Alfred de Musset, moins de 100 m2, la plus grande est la bibliothèque Marguerite Yourcenar, plus de 3 500 m2, 34 d’entre elles ont des documents musicaux et cinq parmi elles ont réellement un département musique.
La réserve centrale est une bibliothèque qui n’est pas ouverte directement au public. Les usagers peuvent réserver les documents et les emprunter dans n’importe quelle bibliothèque du réseau.
Elle offre actuellement 80 000 livres, dont 2 500 sur la musique
45 000 disques compacts
9 000 partitions
3 500 partitions de poche
Compte rendu de l’intervention : Christian Massault
Deuxième session – De la Richesse : Varieties in Musical Collections = Richesse et Variété des collections musicales dans les bibliothèques publiques
1. Une bibliothèque musicale et une collection d’instruments de musique dans une même institution : la possibilité d’un enrichissement mutuel considérable. Exemple de la Cité de la musique à Paris
Patrice Verrier, Cité de la musique, Paris
La Cité de la musique à Paris abrite à la fois des salles de concert, une médiathèque et le Musée de la musique. 75 % des instruments de musique ou tableaux à sujet musical de la collection du Musée ont des documents qui les concernent dans la Médiathèque : livres, catalogues d’expositions, articles de revues organologiques, plans d’instruments, archives sonores des concerts, radiographies ou photographies. Alors que de nombreuses institutions du même type gèrent dans des logiciels différents documents de la bibliothèque, photographies et collections de leur musée, la Cité de la musique a fait le choix d’un seul catalogue pour tout : les fichiers d’autorités (personnes, collectivités, sujets / mots-clés) sont communs et des liens sont faits entre chaque œuvre de la collection du Musée et les documents de la Médiathèque. Des dossiers pédagogiques en ligne sur les instruments les plus emblématiques et les expositions du Musée renvoient à la fois aux documents consultables dans la Médiathèque et aux notices en ligne des instruments de musique de la collection. Tout ceci témoigne d’un enrichissement mutuel rare entre la Médiathèque de la Cité de la musique et le Musée de la musique à Paris. Le travail est plus rationnel pour les bibliothécaires et la navigation sur le portail plus ergonomique pour les internautes.
http://mediatheque.cite-musique.fr/musee
2. Le fonds Eugène Ysaÿe de la Bibliothèque royale de Belgique Marie Cornaz, Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles
Le fonds Eugène Ysaÿe conservé à la section de la Musique de la Bibliothèque royale de Belgique constitue une source incontournable pour l’étude de la carrière de ce violoniste, compositeur et chef d’orchestre d’exception, figure emblématique de la vie belge, né en 1858. L’exposé présente ce fonds de plus de 500 lettres autographes, plus de 150 partitions autographes, un millier de partitions imprimées, une cinquantaine de disques 78pm et 33pm, ainsi qu’une riche documentation iconographique (portraits, photos, films).
Une exposition virtuelle est en ligne et permet d’avoir une idée de l’exposition temporaire qui s’est tenue du 16 mai au 22 août 2008.
http://ysaye.kbr.be/
Compte rendu de la session : Patrice Verrier