2. Les collections de manuscrits italiens hors d’Italie : session du Comité de programmation de l’AIBM, présidée par Jammes P. Cassaro, University of Pittsburgh
Comité de programmation de l’AIBM, présidé par James P. Cassaro, University of Pittsburgh
Le comité de programmation a organisé 4 réunions thématiques : Les sources de la musique liturgique – Les collections de manuscrits hors d’Italie – Tout sur les livrets d’opéra – Tout sur l’opéra -, il n’est rendu compte que de la seconde séance ici.
1. La découverte récente d’une version napolitaine du Matrimonio segreto, 1793, Naples au Collège de musique Kunitachi de Tokyo
Takashi Yamada, Tokyo National University of Fine Arts and Music
Takashi Yamada, musicologue japonais, a présenté un exemplaire manuscrit (incomplet), jusque là inconnu, de la partition de Il matrimonio segreto de Domenico Cimarosa, dans la version de 1793 (1re version), conservé au Kunitachi Music College de Tokyo. Les collections du Kunitachi Music College ont été cataloguées en 2004 et incluses dans la base du RISM en ligne. Cette source met à jour deux nouveaux airs pour le rôle d’Elisetta, dont l’un présente de fortes similitudes avec des airs provenant d’opéras antérieurs de Cimarosa. Des recherches complémentaires autour des livrets ont permis de reconstituer la distribution de ces représentations napolitaines. L’interprète du rôle d’Elisetta a pu ainsi être identifiée comme étant Teresa Bertinotti (1776-1854).
2. Les manuscrits musicaux italiens à l’Université du Texas, Austin
Guido Olivieri, Université du Texas, Austin
Guido Olivieri a présenté l’exceptionnelle collection de manuscrits, archives et éditions musicaux réunis dans le fonds du Harry Ransom Center de l’Université du Texas à Austin. Cette institution, voulue comme un centre de recherche sur les Humanités, a été fondée en 1957 par Harry Hunt Ransom. Rassemblant d’importantes collections dans les domaines des arts du spectacle, du cinéma, de la musique et de la littérature, le Harry Ransom Center possède aujourd’hui un million de livres rares, 36 millions de feuillets manuscrits, 5 millions de photographies et 100000 œuvres d’art. Dans le domaine de la musique, le centre conserve par exemple un fragment du manuscrit autographe de Pelléas et Mélisande (acte I, scène 3),les autographes du Concertino d’Igor Stravinsky, d’un quatuor à cordes d’Ernest Bloch.
La collection du musicologue Theodore Finney, acquise en 1970 par le Harry Ransom Center, rassemble des manuscrits musicaux de 1700 au milieu du XIXe siècle, d’origine anglaise, italienne, française et allemande. Elle a été cataloguée par les équipes américaines du RISM et sont accessibles dans la base du RISM en ligne. La riche collection de manuscrits italiens du XVIIIe siècle contient par exemple une copie du Requiem de Niccolò Jomelli, un recueil d’arias de Jomelli, Baldassare Galuppi et autres, un recueil de pièces de Corelli transcrites pour mandoline, et de nombreux autres recueils de la fin du XVIIIe siècle.
3. Une révélation : le chef d’orchestre Toscanini compositeur
Roger Flury, Bibliothèque nationale de Nouvelle Zélande
Dans la troisième intervention, Roger Flury a dévoilé un aspect méconnu d’Arturo Toscanini en exploitant des fonds conservés aux Etats-Unis : l’activité de compositeur du grand chef d’orchestre est restée pratiquement ignorée pendant plus de 120 ans. Toscanini a commencé à composer dès ses études au Conservatoire de Parme. Certaines de ses œuvres ont été publiées, de nombreuses autres demeurent inachevées et les manuscrits contiennent erreurs et corrections. Le maestro a occulté cette partie de sa carrière et a même été tenté de détruire ses œuvres. Ses héritiers ont perpétué l’idée que ces compositions n’avaient guère de valeur et ont toujours été réticents à accorder l’autorisation de les exécuter. Mais cette situation est en train de changer.
Laurence Decober